Colloque organisé par l’Equipe MATISSE du Centre d’Économie de la Sorbonne, CNRS - Université Paris 1
Lieu : Institut National d’Histoire de l’Art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris
Les 11, 12, 13 septembre 2006, à Paris
Au fil de l’histoire et de la succession des ordres productifs, l’étendue et les formes d’intervention de l’État ont évolué. Le XXe siècle a donné lieu, dans la plupart des pays industrialisés, à l’essor de la protection sociale, des régulations du marché du travail (droit du travail, négociation collective, politiques de l’emploi), des services publics (avec notamment les politiques d’éducation) et des politiques macro-économiques de soutien à l’activité et à l’emploi. Les circonstances économiques et politiques ont conduit ces quatre éléments à se conjuguer sous des formes variées selon les pays pour constituer les quatre piliers d’un tout que l’on peut désigner par l’expression d’ « État social ». Cette grande transformation fut une réponse pragmatique et multiforme au besoin de protection de la société face aux destructions causées par la logique du marché généralisé.
Les politiques de « modernisation » et de « réforme » de l’action publique et du droit, entreprises depuis une vingtaine d’années dans un très grand nombre de pays, posent la question de l’actualité et de la pérennité de l’État social.
L’ambition de ce colloque est donc à la fois thématique et théorique. Thématique car il s’agit de préciser quels sont les ressorts de l’État social, ses contours, ses limites, sa capacité, ou non, à « rebondir » à l’heure de la financiarisation, de la mondialisation et de la construction européenne (quelle articulation entre l’État social et l’Europe sociale ?). Théorique car nous avons la conviction qu’autour du thème « Comment penser l’État social », il y a indissociablement (i) la possibilité de faire émerger une cohérence qui ne soit pas seulement un positionnement en négatif par rapport à la théorie néo-classique, mais qui donne à voir une cohérence en positif ; (ii) la possibilité de faire dialoguer - et, qui sait, dépasser « par le haut » certaines de leurs divergences - différents travaux d’inspiration hétérodoxe (post-keynésiens, marxistes, régulationnistes, conventionnalistes, institutionnalistes, etc.).
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