Jul 10, 2006

Colloque international de l’Université de Franche-Comté (Besançon, France)

Caroline Cazanave
17 rue de Cîteaux, 75012 Paris
Tel. 01-43-40-26-

Colloque international de Besançon
des 7, 8, 9 septembre 2006

Co-organisé par le centre MHETHIS (EA 4011)
et par le centre ARCHIVES, TEXTES ET SCIENCES DES TEXTES (EA 3187)
de l’Université de Franche-Comté

« MOURIR POUR DES IDÉES »

Regards jetés sur les idées
religieuses, philosophiques, politiques et littéraires
menant au sacrifice et à des morts exemplaires.

Contacts :
Caroline Cazanave et France Marchal-Ninosque
Département Lettres et Sciences du Langage, UFC
30-32 rue Mégevand, 25000 Besançon
caroline.cazanave@tiscali.fr
marchal.ninosque@bluewin.ch

lieux :
I.U.F.M. Fort-Griffon, Besançon
Salon Préclin, UFR SLHS (Faculté des Lettres) de Besançon

Ce colloque (n°11 C 03) bénéficie du soutien du
Conseil Régional de Franche-Comté
de la Ville de Besançon
du Centre de recherche MHETHIS
du Centre de recherche ARCHIVES, TEXTES ET SCIENCES DES TEXTES
de l’I.U.F.M. de Franche-Comté

Jeudi 7 septembre 2006
Amphithéâtre de Fourcroy
IUFM, Fort-Griffon

9h Ouverture du colloque
Allocutions d’ouverture prononcées par le directeur de l’IUFM, par le Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines, Antonio Gonzalès, directeur du centre MHETHIS, et par le directeur du Centre Archives, Textes et Sciences des Textes, Bruno Curatolo.
Présentation du colloque par Caroline Cazanave.

Mort et martyre

9h30 - 10h00 Nicole Brocard (Université de Franche-Comté ) : « Vivre sa mort et mourir sa vie ».
10h00-10h30 Anne Wagner (Université de Franche-Comté ) : « Les martyrs chrétiens du moyen âge ».
10h30-11h00 Roy Rosenstein (The American University of Paris): « Sainte Eulalie et la belle parole, ou comment la littérature française est née du martyre ».

11h00 -11h30 discussion et pause

11h30-12h00 Hatem Akkari (Faculté des Lettres de Sfax, Tunisie) : « Le martyr sarrasin à la lumière des textes sacrés musulmans ».
12h00-12h30 Anne Mantero (Université de Franche-Comté) : « La notion de témoignage dans les Martyrologes des Réformés ».
Discussion
Déjeuner sur place, à l’I.U.F.M.

Mort et pacifisme

14h30-15h00 Jean-Marie Fritz (Université de Dijon) : « La mort du philosophe antique dans les Vies des philosophes ou les recueils d’exempla médiévaux».
15h00-15h30 Marie-Geneviève Grossel (Université de Valenciennes) : « La ‘mort d’amour’ chez les trouvères ».
15h30-16h Bertrand Taithe (Université de Manchester) : « Mourir pour des idées humanitaires: sacrifice et travail humanitaire 1870-1990 »


discussion et pause 16h-16h30
Mourir à Rome, mourir à la romaine
16h30-17h Joachim Leeker (Université de Dresden, Allemagne) : « La mort de César dans le théâtre français et italien – du XVIe jusqu’au XVIIIe siècle ».
17h-17h30 France Marchal-Ninosque (Université de Franche-Comté) : « Mourir pour la république. Virginie ou le décemvirat de Carrière-Doisin ».

19h30 Repas offert par le centre de recherche MHETHIS
Le Poker d’As, Square Saint-Amour


Vendredi 8 septembre 2006
Amphithéâtre de Fourcroy
IUFM, Fort-Griffon


Mort des guerriers
- épopées et chroniques

9h00-9h30 Dr Vidya Vencatesan (Elphinstone College, Bombay) : « Ravana et Kumbakarna dans l’Iramavataram de Kamban »
9h30-10h00 François Suard (Pr. émérite à l’Université de Paris X-Nanterre): « Le motif de la mort dans les chansons de geste : permanences et variations »
10h-10h30 Wilfrid Besnardeau (Paris) : « Le personnage de Guichard et les couards dans La Chanson de Guillaume et dans Aliscans ».

10h30-11h discussion et pause

11h-11h30 Isabelle Ladonet (I.U.T. Nancy-Charlemagne, U. Nancy 2) : « Conversions de Païens et refus d’apostasie de Chrétiens dans le Premier Cycle de la Croisade : mourir en croisade »
11h30-12h Nadine Henrard (Université de Liège, département d'études romanes) : « La thématique de la mort (et surtout de la mort pour des idées) à propos de l’épisode cathare et des textes relatifs à la croisade albigeoise ».

Discussion
Déjeuner sur place, à l’I.U.F.M.

13h45-14h15 Danielle Quéruel (Université de Reims) : « Les témoignages des chroniqueurs à propos de la guerre de Cent Ans ».
14h15-14h45 Alain Marchandisse (Université de Liège) : « Le prince-évêque Louis de Bourbon et le Sanglier des Ardennes Guillaume de la Marck, deux victimes d’assassinats politiques aux confins des XVe et XVIe siècles liégeois ».
Mort des guerriers médiévaux : relectures modernes
14h45-15h15 Jean Dufournet (Pr. émérite à l’Université de la Sorbonne nouvelle) : « Les réécritures de la Chanson de Roland ».
15h15-15h45 Marie-Madeleine Castellani (Université de Lille III) : « L’utilisation de la Chanson de Roland à des fins patriotiques : la mort du héros ».

15h45-16h15 Discussion et pause

16h15-16h45 Sarah Baudelle (Université de Lille III): « Comparaison entre une version pour le théâtre de la Chanson de Roland et une version engagée de Renaut de Montauban écrite par le même auteur pendant l’Occupation allemande en Belgique ».
16h45-17h15 Caroline Cazanave (Université de Franche-Comté) : « Les utilisations du cycle de Guillaume d’Orange dans le théâtre des XIXe et XXe siècles : variété des systèmes de représentation de la mort de Vivien ».


19h30 Repas offert par le centre de recherche Archives, Textes et Sciences des textes
Le 1802, Brasserie Place Grandvelle

Samedi 9 septembre 2006
Salon Préclin
UFR SLHS

Fin du personnage littéraire : roman et théâtre

9h00-9h30 Carol Chase (Knox College, Illinois) : « La mort de la soeur de Perceval dans la Queste del Saint Graal ».
9h30-10h Alain Corbellari (Université de Lausanne) : « La mort très étrange d’Erec dans l’Erec en prose édité par Pickford ».
10h-10h30 Camille Bozonnet (Paris) : « La violence et le Graal dans la littérature arthurienne des XIIe et XIIIe siècles et leurs mortels débouchés ».

10h30-11h discussion et pause

11h-11h30 Laure Lévêque (Université de Franche-Comté) : « Idées de mort et mort des idées dans la littérature d’émigration des XVIIIe et XIXe siècles) ».
11h30-12h Xavier Bourdenet (Université de Franche-Comté) : « La mort du héros dans les fictions stendhaliennes ».

Repas sur place
Cercle Suisse

14h15-14h45 Thomas Personeni (Besançon) : « La mort de Michel Chrestien : conscience et mauvaise conscience balzaciennes ».
14h45-15h15 Bertrand Degott (Université de Franche-Comté) : « Quand le personnage meurt pour une idée du poète. Le théâtre de Rostand, de La Princesse lointaine à Chantecler».

15h15-15h30 Conclusions du colloque par France Marchal-Ninosque

(le train pour Paris quitte Besançon à 17h22)

On mettra en relation pendant ce colloque, dans le champ historique ou littéraire, un certain nombre de morts d’exception avec les options idéologiques qui les provoquent (ou les ont provoquées) et savent (ou ont su) les motiver. Le martyre du chrétien des premiers âges milite en faveur du succès du christianisme ; il a aussi pour conséquence importante de favoriser l’apparition de la littérature en langue romane. La réflexion philosophique permet d’inviter à la méditation en fournissant au drame de la fin de vie volontaire ou subie la dimension d’un exemple. Soutenir un idéal de paix peut conduire à la mort, réelle ou métaphorique. Les figures tragiques des guerriers médiévaux morts pour la défense de la « douce France » créent une autre « belle parole », originellement chantée, mais dont le lyrisme s’effacera quand le caractère écrit des textes épiques mettra au martyre la spontanéité du « dit » primordial. Car les chansons de geste médiévales militent contre des opposants de formules diverses (il peut s’agir des couards chrétiens qui fuient jusqu’à l’idée du sacrifice ; ou encore des Cathares, dont on sait bien que le grand tort est d’être hérétiques, raison « parfaite » pour laquelle on se doit de les exterminer). Mis en images à l’intérieur de quantité d’œuvres, l’engagement chevaleresque a favorisé l’émergence du sentiment national et religieux. Les chroniques ont contribué à sa diffusion. Grâce à ces supports, qui le plus souvent n’ont rien eu de neutre, l’identité de la communauté française a été aidée à se reconnaître en tant que telle et encouragée à ne partager qu’une seule foi. Ceci étant les Protestants ont eu eux aussi leurs martyrs et d’un autre côté les Musulmans proposent d’autres modèles. Et la mort du guerrier médiéval contre les Sarrasins va être revue et corrigée par la modernité à l’occasion d’affrontements très différents : c’est une autre propagande qu’on va faire tenir à son discours.
Au fil du temps tous les heurts, tous les affrontements, tous les carnages qui dressent les groupes humains et les systèmes de pensée les uns contre les autres aident à construire, autant qu’à détruire : la mort pour l’idée devient le théâtre d’une fabrique de l’héroïsme occidental, dans lequel le héros est souvent une victime exemplaire. Le personnage fictionnel, quel que soit le genre dans lequel il apparaît, meurt pour des idées que son auteur partage ou au contraire ne soutient pas : la question du « pour quoi ? » se pose à son sujet. La liste des évocations et des confrontations rendues possibles prend progressivement une dimension de plus en plus large, tant les figures de morts pour des idées connaissent de variantes idéologiques, sociales et politiques, tant ces schémas de pensée, de pouvoir et de représentation font émerger, dans des formes littéraires en constant renouvellement, de systèmes de personnages réels ou fictifs à analyser.

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